Communiqué


16 Octobre 2002

Procès de trois des attentats commis en 1995

Lors des audiences du 15 et du 16 octobre, les victimes et les parents des victimes décédées lors de l'attentat perpétré dans le RER parisien à la Station Saint Michel, se sont succédé à la barre.

Le Président de la Cour a tenu à souligner la dignité, la grande qualité des témoignages et le sens de l'être humain dont ont fait preuve les victimes et les familles, parties civiles, qui se sont exprimées durant ces deux jours.

Aujourd'hui, les victimes ont enfin eu la satisfaction d'entendre un aveu implicite de Bensaid. En réponse à une question posée par Isabelle, témoin partie civile, qui lui demandait quelles étaient les valeurs qu'il défendait en tant que musulman, l'accusé, sur un ton agressif, a lâché ces paroles : "c'est à la suite d'une guerre de 250 000 morts en Algérie qui n'ont pas eu la chance de venir pleurer ici", signant ainsi l'attentat perpétré à Saint-Michel.

Le Président n'a pas supporté ces propos, blessants et outrageants pour les victimes. Bensaid a été expulsé de la salle d'audience par le Président pour une quinzaine de minutes.

Il est dommage que Bensaid n'ait pas pu entendre le témoignage de M. Amar, victime algérienne de l'attentat de Saint-Michel, qui s'est exprimé pendant l'expulsion de Bensaid. M. Amar a exposé ses souffrances, sa honte d'avoir dû sortir de l'hôpital après l'attentat avec les mêmes vêtements, tâchés de sang. M. Amar a dit qu'il aurait aimé s'adresser à Bensaid pour lui dire : "Dieu n'a jamais dit de tuer quelqu'un. Vous détournez la parole la Dieu. Dieu nous a donné la vie pour vivre ensemble. Seul Dieu peut nous reprendre la vie. En tant que musulman, je peux vous dire que l'Islam respecte toutes les religions et l'être humain. J'ai été victime deux fois à cause de cet amalgame". Puis, évoquant les victimes en Algérie, les massacres des familles, les enfants égorgés, M. Amar a dit que "cela dépassait les limites de la sauvagerie".

L'audience a également été marquée par le témoignage d'un expert, chirurgien orthopédique, qui a présenté la synthèse de 9 expertises concernant les victimes les plus grièvement blessées physiquement et psychologiquement. Sur ces 9 victimes, S.O.S. Attentats tient à rappeler que 6 d'entre elles, bien que parties civiles, n'ont pas eu la force d'assister jusqu'à présent aux audiences tellement leur douleur est grande.

Le Docteur Chanzy a, quant à lui, évoqué, au-delà des douleurs qu'il a qualifiées de ponctuelles, la souffrance des victimes, état qualifié de permanent et de mal être en général.

De larges extraits des témoignages des victimes seront publiées par S.O.S. Attentats sur son site Internet.


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